Chronique

Parisien - Peirani - Schaerer - Wollny

Out Of Land

Émile Parisien (ss), Vincent Peirani (acc), Andreas Schaerer (voc, mouth perc.), Michael Wollny (p)

Label / Distribution : ACT

Un « all-stars » qui devait fatalement arriver ! On l’accueille avec joie, tant ils nous ont donné déjà séparément de belles occasions d’enthousiasme au long de ces dernières années. Et je citerai d’abord Andreas Schaerer, découvert avec ses apprentis volants à Cully, grâce à l’excellente oreille de Carine Zuber, qui sut aussi nous orienter, Philippe Ochem et moi-même, vers les lieux où il fallait aller. Nous n’en sommes pas encore remis, mais Andreas Schaerer a fait un beau parcours chez nous depuis.

Puis, en visite à Bolzano (Festival de Jazz du Sud Tirol), bien heureux d’y retrouver Andreas (et Leïla Martial), nous eûmes aussi le plaisir d’écouter le duo formé par Vincent Peirani (lui, on le connaissait d’un solo exemplaire à l’Europa Jazz Festival du Mans) et Émile Parisien. Quelque part dans la montagne, devant un public de courageux aventuriers, ils avaient aussi laissé une belle place à celle dont on attend qu’elle vienne compléter ce all-stars un peu masculin, Séréna Fisseau.

Michael Wollny, nous l’avons découvert à Perpignan, dans un duo stupéfiant avec Vincent Peirani, le premier en date je crois, et depuis il n’a pas quitté notre regard et notre écoute, à Berlin par exemple. Quant à Parisien, nous l’avons gardé pour la fin, parce que nous le connaissons de longue date, mais surtout parce qu’il a su faire exister une manière et une musique d’une très belle originalité. Exemple qui aura été suivi en France dans de nombreux lieux d’apprentissage, où les maîtres, qu’ils aient le nom que vous voulez, n’ont en tête que de provoquer l’avenir du jazz et non sa conservation. Ce qui ne va pas sans apprendre, bien sûr !

Signée Peirani, Wollny ou Schaerer, la musique proposée par ce quartet est toute en volutes bien dessinées, lyrique sans faiblir ni tomber dans quelque faiblesse de style, avec des ouvertures où s’engouffrer pour chacun dans des espaces libres et risqués. Un super groupe, c’est sûr, et Out Of Land, bien entendu.